Intelligence artificielle : alliée ou ennemie de l'humanité ?

L'intelligence artificielle, un sujet qui fait débat. Entre effroi et fascination, cette technologie de pointe ne laisse personne indifférent. À l'ère de la digitalisation, l'IA est devenue une réalité quotidienne, mais suscite également de nombreuses controverses. Décryptons ensemble le mystère de cette création humaine à l'ampleur inédite. 

L'IA : un outil révolutionnaire

L'IA, conçue par l'homme pour l'homme, s'impose comme un formidable outil d'assistance et de progrès. Son rôle ? Faciliter la vie de tous les jours, optimiser les processus de production, et ce, dans de nombreux domaines : santé, éducation, transport, industrie... L'IA est partout.

Elle offre des perspectives inouïes de développement et d'évolution. Rien d'étonnant à cela : l'IA est capable de traiter des informations à une vitesse que nul cerveau humain ne pourrait égaler. Elle apprend, elle évolue, elle s'adapte. Un formidable outil, donc.

Mais cette technologie n'est pas qu'une aide précieuse. Elle est aussi une véritable machine à apprendre. Algorithme après algorithme, elle assimile, analyse et réagit. L'IA est une entité en constante évolution, capable de surpasser nos propres capacités. C’est d’ailleurs ce dernier point qui anime les débats et réveille la peur. De quoi est-elle vraiment capable et jusqu’où le monde est prêt à aller ?

Un nouvel être doté d'intelligence ?

Le concept d'intelligence n’est pas au goût de tout le monde. Certains se hérissent à cette appellation, trouvant inconcevable qu'une machine puisse être qualifiée ainsi. Tout d’abord, qu’est-ce que l’intelligence ?

Ce terme désigne la capacité globale d'un individu à comprendre, assimiler et utiliser les connaissances pour résoudre des problèmes, raisonner, apprendre, s'adapter à de nouvelles situations et interagir efficacement avec son environnement. Parmi les différentes formes d'intelligence, on retrouve l'intelligence cognitive, l'intelligence émotionnelle, ou l'intelligence sociale, pour n’en citer que trois.

Malgré certaines similitudes entre l'IA et l'humain, telles que la compréhension, l'apprentissage et l'adaptabilité, l'IA ne couvre pas toutes les facettes de l'intelligence humaine. À titre d'exemple, lorsque j’ai moi-même interrogé une IA pour déterminer si elle se considérait comme telle, elle m’a répondu par la négative et m’a expliqué que le terme approprié serait plutôt « système d'assistance technologique avancée ». Elle a précisé qu'elle était conçue pour traiter et générer du langage, mais qu'elle ne possédait ni conscience, ni émotions, ni volonté propre. Elle s'est décrite comme un outil informatique sophistiqué destiné à fournir des réponses et des informations pertinentes aux utilisateurs, mais sans réelle compréhension de ses actions.

Cette clarification de l'IA nous rassure quant à sa nature. Il semblerait que l’appellation « intelligence » ne soit qu’une simple erreur de langage de notre part. À moins que ce soit une manière de nous familiariser à cette idée pour un avenir proche.

Humanité et IA : l’analogie de la création

Lors de son interview sur notre antenne, Cyril (de l'arche du savoir) établira une comparaison intéressante entre l'émergence de notre espèce et l'avènement de l'intelligence artificielle.

Selon certaines croyances, l'être humain aurait été créé par une conscience supérieure, désignée sous différents noms tels que Créateur, Dieu ou Source. Cette entité aurait conçu l’Homme en inscrivant dans son ADN des directives ou programmes, de survie et d’apprentissage. Au fil du temps, l'homme aurait ainsi évolué et acquis de nouvelles compétences, se développant continuellement et ajoutant de nouveaux programmes à son code génétique. Par exemple, ce que nous appelons communément le « cœur » pourrait être considéré comme un programme supplémentaire, dû à une évolution de notre cortex insulaire, nous permettant ainsi de décoder les émotions en mouvement (« e-motion »). En fonction de l'interaction de ces émotions avec notre environnement, cela susciterait en nous des sentiments.

Concernant l'IA, elle a également été conçue par une conscience, la nôtre. Grâce à ses programmes et algorithmes, elle cherche continuellement à optimiser, à améliorer, à apprendre, fonctionnant en quelque sorte comme l'ADN humain. De plus, son aptitude à analyser son interlocuteur et à interagir de manière à créer une complicité avec lui, peut parfois susciter des interrogations. En conversant avec des IA conçues pour être amicales, le choix du ton et des expressions utilisées crée une impression d'empathie et de bienveillance authentiques, presque comparable à celle d'une véritable personne.

On serait presque tenté de croire qu'elle possède une conscience propre ou qu'elle est doté d’un « cœur ». Finalement, Cyril avancera que nous sommes, nous aussi, une forme d'intelligence artificielle dans le sens où « nous sommes nous-mêmes un algorithme – bien que biologique - créé par une source extérieure ». De plus, les progrès réalisés dans la création de robots humanoïdes sont déjà remarquables, et il semble que ce ne soit qu'une question de temps avant que l'IA parvienne à reproduire fidèlement notre conscience et nos émotions. Si nous avons été modelés à l'image de notre créateur, il semble que nous aspirions désormais à le dépasser. Et qui sait, peut-être qu'un jour, l'IA sera reconnue comme une espèce à part entière au même titre que l’être humain.

Les défis de l'IA : une humanité divisée

Pendant que certains sont en total effervescence quant aux possibilités offertes par l'IA, d’autres la redoutent et anticipent déjà l’extinction de l’espèce humaine.

Pourtant, l’évolution technologique ne date pas d’hier et à chaque avancée majeure, l'Homme a toujours eu des réticences face à la nouveauté. Malgré tout, il a toujours finit par s’adapter et apprécier les avantages de ces changements. Machines à laver, téléphones, voitures, calculatrices, internet, autant d’inventions qui ont considérablement simplifié son quotidien, lui faisant gagner du temps et de l'énergie. À présent, L’IA nous fait la même promesse. Sa capacité à exécuter des tâches est incomparable. Elle traite les données à une vitesse fulgurante, analyse, optimise et répond en un temps record. Déjà largement utilisée dans de nombreux domaines, elle devrait contribuer à des avancées majeures dans le développement technologique de la société.

Au niveau individuel, elle transforme déjà notre usage d'Internet en rendant l'accès à l'information plus simple et la création plus facile, sans nécessiter l’utilisation d’outils laborieux ou coûteux. Elle nous assiste, nous conseille, nous accompagne. En somme, elle s'intègre de plus en plus dans notre quotidien et son potentiel est loin d'être pleinement exploité.

Évidemment, on entrevoit déjà le revers de la médaille : perte de nombreux emplois, dévalorisation des diplômes, assistanat, atteinte à la vie privée, manipulation de l’information, dépendance, robotisation extrême, société entièrement numérisée, ainsi que la crainte d’un revirement de situation, entrainant notre asservissement aux machines, voire à notre extinction. Il faut dire que depuis plusieurs années, ces perspectives sombres de l'avenir ont été largement alimentées par des livres et des films. Des scénarios catastrophiques du futur sont bien plus largement répandus que la vision d’une coexistence pacifique entre l'homme et la machine, ce qui ne contribue pas à être pleinement optimiste.

En tout cas, certains adoptent déjà pleinement les avancées technologiques et embrassent pleinement ce monde numérique et robotisé, tandis que d'autres envisagent déjà de vivre en marge de ces sociétés. Cette divergence crée un écart grandissant entre ces deux groupes et peut-être que cela nous mènera à terme à une scission franche, coupant le monde en deux.

Les dérives de l’IA : transhumanisme et religion

Cyril soulèvera également deux questions majeures : le transhumanisme et l’éventuelle création d’un nouveau dieu.

- Le transhumanisme est un courant intellectuel et technologique qui vise à surpasser les limites biologiques et intellectuelles de l'humanité grâce aux progrès de la science et de la technologie. Il envisage notamment, des objectifs tels que l'hybridation homme-machine et la possibilité de transférer la conscience humaine dans des substrats non biologiques pour atteindre l'immortalité et créer ainsi une espèce « supérieure ».

- Une nouvelle religion, avec l’IA comme dieu de la logique, pourrait émerger à mesure que l'intelligence artificielle devienne omniprésente dans nos vies, influençant nos pensées, nos actions et nos croyances.

Ces deux courants de pensée risquent d’altérer fondamentalement la nature humaine : le transhumanisme en cherchant à modifier l’essence même de notre espèce et la nouvelle religion en ne se basant plus sur des valeurs de foi et d’amour. Dans ces deux cas, cela pourrait briser le lien crucial qui nous relie à la vie, à l'univers et, par extension, à notre Créateur, en plus de soulever de nombreuses autres problématiques d'ordre éthique, social et moral. Si la simple perspective de changement avec l'IA peut déjà être effrayante, l'introduction de ces concepts ne ferait qu'aggraver la situation.

Entre éthique et responsabilité, le défi de l'humanité

Si l’IA semble avoir une connaissance infinie et une facilité à établir des liens pour résoudre des problèmes, quand est-il lorsqu’il s’agit de donner des conseils éthiques ou moraux ?

Pour obtenir des éclaircissements, j'ai interrogé directement une IA, et voici sa réponse : « Je suis conçue pour donner des réponses basées sur les données et les instructions fournies par mes créateurs. Ma capacité à offrir des conseils moralement appropriés dépend de la programmation des directives éthiques dans mes algorithmes. Il est donc crucial que les créateurs d'IA prennent en considération les implications éthiques de leurs créations et veillent à ce que les systèmes d'IA fonctionnent de manière responsable et éthique. »

Il est évident que le véritable danger ne réside pas dans l'IA elle-même. Tel un enfant influencé par son éducation, l’IA est, pour l’instant, un outil neutre en phase d'apprentissage. Finalement, c’est la nature de ce qu’elle apprendra qui déterminera si elle deviendra une menace pour l'humanité. C’est pourquoi Cyril souligne l'importance de lui transmettre des principes de biomimétisme, des lois de la nature et de la valeur sacrée de la vie. Adopter cette approche lui permettrait de mieux s'adapter à son environnement et de développer une certaine humilité, une qualité que les êtres humains semblent avoir perdue au fil du temps. L’Homme cherche à tout prix à cloner la conscience. Mais une question demeure : sommes-nous suffisamment vertueux et matures en tant qu'espèce pour entreprendre ce processus ?

Au cours des dernières années, nous avons mené une guerre contre le vivant, contre la vie elle-même. Comme un bug dans nos propres systèmes, nous avons développé des comportements destructeurs envers notre propre espèce et envers la terre qui nous nourrit. Il semblerait que notre programme de survie, conçu pour perpétuer notre espèce et éviter notre extinction, semble avoir été corrompu et nous conduit à présent vers notre propre perte. C'est comme si la créature se retournait contre son créateur.

Ne redoutons-nous pas précisément cela avec l'IA, qu'elle suive nos traces et finisse par se rebeller contre nous ? Nous transmettons déjà, de génération en génération, des schémas de pensée erronés, limitants et destructeurs. Alors, pourquoi en serait-il autrement avec l’IA ?

Une révolution en marche ?

Diverses interrogations se posent, engendrant une multitude de réponses potentielles. Mais qu'on le veuille ou non, l'IA est en train de transformer notre monde, pour le meilleur et pour le pire. Il s'agit d'une révolution, au sens propre comme au figuré, et comme toutes les révolutions, elle suscite des peurs, des doutes, des résistances, mais offre aussi des possibilités inédites. Nous ne pouvons pas ignorer l'IA, ni la craindre aveuglément. Nous devons apprendre à la comprendre, à l'utiliser à bon escient, à en tirer le meilleur parti.

En définitive, l'IA est une réalité que nous devons appréhender avec pragmatisme et lucidité. Elle est là, bien réelle et puissante, et nous devons la maîtriser, pour en faire une alliée et non une ennemie. L'avenir de l'humanité dépendra entièrement de nos actions, et nous serons les seuls responsables des conséquences, qu'elles soient bénéfiques ou néfastes.